La ChroPol de #Chabeuil s’arrête, mute, et renaît par ailleurs…

Amical salut à toutes, la bise aux autres, de tous les sexes, âges et conditions. La ChroPol plie ses gaules, comme disait le vieux meunier mon père, repos, vous pouvez fumer, campos, sieste, méridienne, trève et quatre jeudis. Les temps changent, à ce qu’il paraît, et La ChroPol vous a bien régalé [2020 : 73 articles publiés, pour 9540 ‘visiteurs’/2021 : 48 articles, pour 11429 ‘visiteurs’/2022 : 25 articles et 7439 visites. Ça en fait du monde…et du boulot. Et gratos, s’il vous plaît, pour les joyeusetés locales, avec ses zhéros et zhéroïnes, croquignolets et lettes.] mais bref, ça va bien comme ça, passons à autre chose, avant de lasser. Et, puisque Chabeuil somnole maintenant, létharge et roupille, laissons la dormir, hush hush la chansonnette qui monte de la mairie et de ses notables rameutés, dodo, pas d’histoire, tout va biiiien, bisous et berceuse, ça compte bien régresser en silence, tout en replis et nostalgie, se laissant aller à un vague désir d’ordre propère et de tranquillité inquiète.

Ce que constatant, quelques ami.e.s se sont assemblé.e.s. Et ont crée Le Bachass’Club, pour la distraction. Mot d’ordre : aucun, et fermement. Attitude : les poings dans les poches, adossé.e.s à de vigoureuses bibliothèques (la lecture, ce vice impuni…) Fantaisie à tous les étages et jeux littéraires à l’occasion. Sur invitation.

Et le Bachass’Club publie. Ça se passera là https://bachassclub.tumblr.com/

Première parution : une nouvelle de Jean-Marc Félix, Noires les ailes, agrémentée d’un fusain original, reproduit ici, taille réelle (9×4 cm). Quand sera venu le temps de l’édition papier, des brochures, des plaquettes et des feuillets épars, des lectures publiques, vous serez prévenu.e.s, c’est sûr.

À venir, un article de souvenances documentées, consacré à la Toussaint sanglante 2021, anniversaire de ce putsch sinistre qui a marqué durablement la vie politique locale, trahison et virevolte, et qui a abouti aux élections anticipées que l’on sait. Portraits de quelques branquignols du plus bel effet. Par ma pomme.

Et un autre dévolu à la mémoire de Jean-Marc Chevallier, bel artiste de fort calibre, mort il y a dix ans déjà.

A tout ça, on travaille, sourire en coin. Y’a une bande son, qu’on vous fera découvrir à l’occasion. Jazzy, mais pas seulement.

Sans compter Les Cinoques, blog dédié à ces rencontres avec les fantômes de nos villes, ceux et celles qui ne vont pas bien, nos luftmensch à nous, qui laissent passer la lumière (ils sont fêlés, s’il faut vous l’expliquer…). Près de vingt ans de notations tout de même. Quant aux autres de mes textes, ils sont bloguisés ici, mal rangés (à tel point que ça s’intitule dubalaiVRRAC…), texticules courts ou longs, et des dessins en pagaille. Tous ces blogs ont été revus pour l’occasion, repeignés et refagotés, fifres et tambours, distrayants petits soldats, qui vous saluent bien (retour au début…).

claude meunier

Bons reports de voix à droite pour Célia de Lavergne à Chabeuil. Mais Marie Pochon (NUPES/EELV) élue dans la 3e circonscription de la Drôme (52,2%).

Célia de Lavergne (Ensemble, macroniste, députée sortante) inverse la tendance du premier tour et termine en tête à Chabeuil, dans tous les bureaux. Soit un incontestable rétablissement. Elle double en effet son score du premier tour (777 voix) pour le porter à 1546 voix. Elle améliore même très sensiblement son score de 2017 (deuxième tour : 1356 voix), obtenu en pleine vague macroniste. Fruit sans doute d’une efficace campagne droitisée entre les deux tours, vers les chasseurs, vers les nucléaristes de tous horizons, très portée à dénigrer les ‘extrèmes’. Et, à Chabeuil en tous cas, résultat sans doute de son effort de campagne et de présence entre les deux tours.

Dans le même temps, Marie Pochon (NUPES, pour le compte de EELV) augmente son score à Chabeuil, dans tous les bureaux, pour passer à 1187 voix, contre 804 au premier tour. Elle passe donc derrière au second tour à Chabeuil, mais les excellents résultats de Marie Pochon dans le sud de la circonscription [carton à Crest (62,3 %) et dans le Diois (70 % à Die.] et en particulier dans la vallée de la Drôme, assurent son élection, avec 52,22 %, contre 47,78 % à Célia de Lavergne. Belle performance que d’éliminer la candidate sortante du parti au pouvoir.

A noter : forte hausse des bulletins blancs et nuls à Chabeuil, qui passent de 2 % au premier tour à 5,7 % (224 bulletins). Associer avec une abstention en légère hausse (dans une ville qui vote toujours plus que l’ensemble de la Drôme). Toutes les composantes de la droite locale n’ont ainsi pu se résoudre à voter macroniste.

A Chabeuil, de toute évidence, Célia de Lavergne a limité la casse par rapport au reste de la 3e circonscription grâce aux reports de voix de la droite locale, celles de Paul Bérard (LR) pour sûr. En 2017, le même Bérard était au deuxième tour, où il récoltait près de 900 voix. Au premier tour le candidat LR ‘faisait’ 645 voix à Chabeuil. Au total, on comprend donc bien que ces électeurs se sont reportés sur Célia de Lavergne, d’autant que Paul Bérard avait clairement indiqué, qu’à titre personnel, il n’appelait pas à voter pour Marie Pochon. Plus largement, si on additionne les voix RN, celles des zemmouristes et autres souverainistes présents au premier tour à Chabeuil, ça constitue une masse de voix de près de 1300 voix, qui n’ont pas trouvé d’exutoire politique à proprement parler, si ce n’est vers Célia de Lavergne, à différents titres bien sûr. Sinon, on ne peut expliquer ce retournement de tendance à Chabeuil. Mêmes causes, mêmes effets à Montélier (une ville ‘très Bérard’) et dans la plaine de Valence (Malissard, Montmeyran, Montvendre) où Célia de Lavergne repasse devant ou accentue sensiblement son avance. Pareil à Saint-Paul Trois Chateaux, où elle inverse la tendance, dans les mêmes proportions.

La victoire de Marie Pochon semblait acquise dès le premier tout, puisque, dans l’ensemble de la circonscription, l’écart avec Célia de Lavergne était de près de 12 %. Insurmontable. Tout de même, la députée sortante a regagné hier soir près de 12 300 voix (A Chabeuil, : gain de 769 voix, doublant son score du 1er tour !) dans la 3e circonscription. Dans le même temps, Marie Pochon gagnait 7300 voix (et près de 400 voix à Chabeuil où elle a sans doute convaincu un volant suffisant d’abstentionnistes de son camp), ce qui n’est pas mal compte tenu de sa campagne très discrète à Chabeuil et de l’obstruction initiale des ‘historiques’ locaux d’EELV, très boudeurs d’une candidate qu’ils estimaient publiquement ‘parachutée’. Évidentes difficultés d’embrayage également pour la gauche locale, éparpillée façon puzzle, comme on dit, et groupusculaire…Heureusement pour elle, la bonne dynamique de Marie Pochon dans le Sud (gros soutien des élus d’influence PS et écolos) a emporté ce genre de réticences.

La NUPES, présente au deuxième tour dans toute la Drôme, ne gagne finalement que dans la troisième circonscription. EELV est donc la seule composante de cette alliance à tirer son épingle du jeu.

Forte déclaration de Célia de Lavergne pour commenter sa défaite : ‘Je suis extrêmement déçue(…) Je pensais que la carte locale pouvait jouer en ma faveur. Mais je fais les frais d’un vote national. Je crois qu’il y a eu un rejet massif du président et de la politique menée ces dernières années’. La voilà qui, amère, égratigne le patron pour expliquer sa défaite. Pas les propos d’une qui va repartir au combat politique. A Chabeuil où elle a toujours été à l’aise, la macronie ressort rincée (sans leader et sans ancrage…) de cette élection, après s’être déportée à droite. Comme partout ailleurs, finalement…

cm (et merci aux services de la Commune, pour le tableau zancouleurs !)

Net recul de Célia de Lavergne (sortante macroniste) à Chabeuil

Marie Pochon (NUPES, alliance de gauche) sort en tête à Chabeuil, avec 804 voix (27,09%), devant la députée sortante Célia de Lavergne (Ensemble, alliance macroniste) qui recueille 777 voix (26,18 %). Célia de Lavergne est battue dans la quasi totalité des bureaux chabeuillois, sauf au bureau 3, réputé plus à droite, où elle vire en tête et où Paul Bérard (LR), finit deuxième. Et ce à Chabeuil, qui a toujours donné de bons scores à LaREM, et encore à la dernière présidentielle. Le résultat de Marie Pochon excède largement le résultat présidentiel de Jean-Luc Mélenchon, signe sans doute que l’alliance à gauche a motivé les électeurs de cette famille politique (bureau 1, centre ville, c’est très sensible). Le total gauche ‘ en 2017 était en effet d’à peine 500 voix, pour plus de 800 aujourd’hui.

Par rapport au scrutin de 2017, la candidate macroniste perd de nombreuses voix : 1151 voix (2017) contre 777 aujourd’hui. Soit une perte de 374 voix, un revers très sérieux. On rappelle que LaREM étaient sortie en tête aux européennes de 2019 et à la présidentielle de 2022 (30 % au premier tour), partout, dans tous les bureaux (sauf Parlanges, RN). Célia de Lavergne perd donc des voix à Chabeuil, mais Ensemble (alliance macroniste) y fait malgré tout un meilleur score que dans le reste de la Drôme (six points d’écart tout de même). Et un meilleur score que dans le reste de la troisième circonscription (trois points d’écart).

Sérieuse aux bureau 1 et 6, centre ville, l’avance de Marie Pochon faiblit bureaux 3 et 4, lotissements anciens, pas réputés de gauche. A rebours, notez le bon résultats de la NUPES à Parlanges, surprise dans un secteur qui vote sensiblement à droite aux scrutins intermédiaires.

Marie Pochon obtient donc un bon score à Chabeuil, inférieur cependant à celui de la NUPES dans la Drôme ( 27,09 % à Chabeuil contre 30,2 % dans l’ensemble du département), inférieur aussi à son score dans la troisième circonscription (il est vrai très costaud : 35,5 %). La gauche retrouve ainsi des couleurs à Chabeuil, dans ses moyennes ordinaires des années avant Macron. On voit que LaREM ne bloque plus les voix de gauche que…dans les bureaux de droite, traduisant un manifeste glissement du macronisme vers sa droite, ici comme ailleurs. Coinçant LR dans ces secteurs, et lui mangeant ces voix.

Paul Bérard (LR) ne fait pas un si mauvais score que ça (21,73 %), soit 645 voix (il améliore son score de 2017 à Chabeuil) mais finit tout de même troisième, devant le Rassemblement National. C’est tout de même un échec net de LR, donc qui ne sauve la mise que bureau 3, où il finit deuxième. La campagne très active des Républicains locaux, dont Alban Pano (tractage rentre dedans et désordonné de fin de campagne), n’a pas eu d’effet d’entraînement, c’est le moins qu’on puisse dire. LR est bien en difficulté dans la Drôme, je vous laisse regarder ça dans le détail (Véronique Pugeat, première adjointe à Nicolas Daragon, éliminée dès le premier tour dans la première circonscription ( Valence-Tain) ; Emmanuelle Anthoine, sortante LR devancée dans la quatrième par Pierre Jouvet (PS, pour la NUPES).

Mais si l’on additionne les voix d’extrême droite (Zemmour + RN +Patriotes and Co) on tourne autour des 21 %, ce qui relativise encore le score de Paul Bérard, pas loin de finir quatrième dans ce genre de calcul. L’extrême droite élargit donc sa base électorale à Chabeuil (18,8 % en 2017, RN seul). Mais quand même, Chabeuil n’est pas une ville RN, puisque le score de ce parti y est inférieur de près de trois points à celui du reste de la Drôme.

Participation équivalente à celle des législatives de 2017 : 51,6 % aujourd’hui, contre 51 % en 2017. Ce qui permet de comparer les résultats. La participation à Chabeuil est très légèrement supérieure à celle de la Drôme (50,7%), au dessus des chiffres nationaux (47,5%).

Village alentours :

Malissard : de Lavergne : 470 voix ; Pochon : 426 voix ; Dos Reis (RN) : 278 voix ; Paul Bérard (LR) : 189.

Montvendre : de Lavergne : 162 voix ; Pochon : 163 voix ; Dos Reis (RN) : 108 voix ; Paul Bérard (LR) : 78

Montélier : de Lavergne : 506 voix ; Pochon : 370 voix ; Dos Reis (RN) : 289 voix ; Paul Bérard (LR) : 434. Montélier console donc la droite de l’agglo, daragonienne. Marie Pochon y organise une réunion publique dès mercredi, à Fauconnière, pour porter le fer. .

Combovin : de Lavergne : 57 voix ; Pochon : 95 voix ; Dos Reis (RN) : 31 voix ; Paul Bérard (LR) : 26.

Barcelonne : de Lavergne : 37 voix ; Pochon : 60 voix ; Dos Reis (RN) : 43 voix ; Paul Bérard (LR) : 11.

Peyrus : de Lavergne : 91 voix ; Pochon : 109 voix ; Dos Reis (RN) : 56 voix ; Paul Bérard (LR) : 48. Les villages de la Raye votent donc écolo, tendance déjà observée aux dernières européennes et régionales. Pareil à La Baume Cornillanne (48,6 % pour Marie Pochon !) Un vote protestataire (et sans doute un peu protestant), anti macron très certainement qui trouve un exutoire écolo : à signaler.

TROISIÈME CIRCONSCRIPTION, à quoi appartient Chabeuil : Marie Pochon (NUPES) cartonne donc, très largement en tête (35,5%) devant la députée sortante (24,2 %), soit douze points d’écart en défaveur de Célia de Lavergne. Dans le Sud, les scores NUPES sont spectaculaires, Crest, Die, Saillans, le Nyonsais, les Baronnies, etc…A Saou, ville dite ‘de l’arrêté glyphosate’, Marie Pochon ‘fait’ 57 %, preuve que le vote écolo n’a pas manqué à la candidate EELV (pour alliance NUPES). Et même, à Saint Paul Trois châteaux, ville nucléaire, Célia de Lavergne finit derrière Marie Pochon. On voit que la candidate macroniste, en recul sensible à Chabeuil, est largement dépassée dans le reste de la circonscription.

Le vote Alain Maurice, ancien maire de Valence, qui se présentait ‘sans étiquette’ ne pèse pas bien lourd, 3% à Chabeuil, pour 3,3 % dans le reste de la circonscription.

Le Rassemblement National est troisième : 15,9 %, à égalité avec Paul Bérard (LR) avec 15,8 %.

Nette dynamique à gauche, donc, qui va maintenant cherche à convaincre les abstentionnistes (jeunesse et classes populaires, qui s’abstiennent trop volontiers). A droite, faudra voir avec les reports de voix et faire le tri dans habituelles formules de passe passe : ‘à titre personnel…’, front républicain mais…’, ou encore ‘barrage aux extrêmes’, etc…C’est parti pour la semaine…

cm

Une campagne législative qui ne décolle pas. Dommage. (Et quelques télex…)

Solide et patiente campagne chabeuilloise de proximité de Paul Bérard (LR), parti à la bataille il y a des mois, dûment investi par son parti, même s’il ne prend tout de même pas le risque d’afficher le logo LR sur ses documents (crash Pécresse oblige). Très présent sur le marché de Chabeuil, accompagné sans y manquer par Alban Pano qui lui présente les chabeuillois avec application et qui vient d’intégrer son comité de soutien. Termine son parcours de premier tour le mardi 7 juin (20h) au centre culturel de Chabeuil et le 9 juin (20h) à la salle Jean Giono de Montélier, terre de droite très sûre. Élu dans le Sud (Monségur-sur-Lauzon), il fait donc porter son effet final dans le nord de la circonscription. Il était présent au deuxième tour en 2017 contre Célia de Lavergne (39% à Chabeuil contre 61 % à la candidate LaREM). Mais son score au premier tour avait été assez faible : 18 %, soit 519 voix à Chabeuil.

Mais toute la droite locale mouille la chemise, en témoigne la capture d’image ci-dessus, où l’on reconnaît, sur la place du marché de Chabeuil, outre Alban Pano et Nathalie Iliozer, conseillers départementaux, certains membres de l’opposition au même…Alban Pano au Conseil Municipal de Chabeuil, issu.e.s de la liste Pertusa. Sans conteste un joli coup politique du nouveau maire de Chabeuil, qui va bien sûr au delà de la photo présentée. On en reparle bientôt. Plein cadre donc : Daniel Pienne, au fond de l’image, et Béatrice Tessier (blouson zippé), ‘fixé.e.s ‘ dans une campagne politique où ils manifestent publiquement leur rapprochement avec le clan Pano. Lunettes noires et moustache, on a reconnu également Patrice Courthial, ventousé au pouvoir ou à tout ce qui brille. Dynamiteur il y a peu de la majorité municipale de Lysiane Vidana, il vient ainsi sans vergogne soutenir le nouveau maire de Chabeuil dans ses aventures politiques. Mais s’afficher avec Courthial, c’est la scoumoune assurée pour qui s’en mêle, et ça, Paul Bérard ne le sait peut-être pas…

On surveillera le score de Paul Bérard à Chabeuil, ne serait-ce que pour mesurer s’il y a un effet Pano en ville. Ce dernier a mouillé son mandat de maire, sans précaution, sans craindre d’en compromettre la neutralité, dans un texte très partisan, distribué par boîtage dans Chabeuil ces jours-ci. Une retape qui ne fait pas dans la dentelle : extraits : ‘nous avons besoin d’un élu de terrain qui connaît son territoire, qui saura défendre nos attentes et nos valeurs’. Nos valeurs ? Les valeurs des chabeuillois ? Oulahhh, monsieur le maire y va fort…Ça cogne sur le gouvernement au passage, avant de conclure avec une rudesse toute commerciale : ‘pour preuve de sa disponibilité, vous pouvez à tout moment le contacter au 06 03…’ Un tract, en somme…

Campagne de défausse des macronistes à Chabeuil, tout comme au plan national, y’a pas de raison. A Chabeuil comme ailleurs, le parti présidentiel laisse la campagne en suspens : il ne dit pas ce qu’il va faire, n’a pas du tout intérêt à annoncer le moindre programme. Soit au total un cynisme remarquable, ajouté à un immobilisme argumentaire tenace. A Chabeuil pareil. Programme de Célia de Lavergne, députée sortante : continuer. Et pour se faire, être réélue, cette bonne blague, et s’appuyer sur les grandes lignes de son bilan, ne rien annoncer, si ce n’est le retour du même. Son document de campagne est à cet égard très faible, et de portée très vague. S’en suit un profil bas à Chabeuil, avec petite présence mardi dernier sur le marché, en marge d’une visite aux PME locales. Et réunion publique finale le jeudi 9 juin (centre culturel), sans plus. Tente un coup à gauche avec son suppléant, Philippe Cahn, syndicaliste CFDT, et bien implanté semble-t-il dans les Baronnies. Tout de même : les macronistes se font aboyer dessus plus souvent qu’à leur tour sur la place du marché (témoignages sur demande). Des grincements de colère qui vont sans doute trouver un exutoire dans les urnes chabeuilloises : on prend ainsi le pari que Célia de Lavergne ne retrouvera pas ses 1151 voix du premier tour de 2017.

Personne non plus côté Rassemblement National, rien, qui tchi, pas une affiche, pas un tract pas une réunion. Comme d’hab’, on va découvrir le visage enfariné des frontistes le soir du dépouillement, nouveaux noms nouveau visages venus ramasser leur 13 % (2017)…et puis ils vont repartir, jusqu’à la prochaine, où on va nous envoyer d’autres inconnus venus faire un petit tour électoral. Et en plus, sur la droite folklorique de cette extrême droite de passage, on annonce d’autres touristes, zémouristes ou souverainistes ‘patriotes’. C’est complet. En tous cas, puisqu’il faut 12,5 % des inscrits pour se maintenir au deuxième tour, on peut être tranquille, il n’y aura pas de triangulaire dans la troisième et le RN va être éliminé dès le premier tour, comme en 2017. De toute façon, Chabeuil n’est pas une terre frontiste (il n’y a que Parlanges qui se distingue, sur ce chapitre…)[ajout dernière minute : annonce le lundi matin d’une réunion publique RN, pour le soir même, 6 juin : Philippe Dos Reis, candidat RN sera à Cluny à 18h]

On comprend que les deux premiers partis de tête en France, présents au 2nd tour de la présidentielle et qui devraient donc ‘faire’ la campagne, pour construire une Assemblée Nationale conforme à leur place dans le paysage politique national, on comprend qu’il encalminent au contraire l’élection, pour des raisons différentes, par stratégie, ou par incapacité. Résultat : une léthargie pesante, qui tue le débat politique et paralyse le débat.

La seule campagne qui fonctionne à l’échelon national, c’est celle de la NUPES (Nouvelle Union Populaire, Écologiste et Sociale, toute récente alliance de gauche autour des mélenchonistes). Aux termes des accords d’appareils nationaux, la troisième de la Drôme échoit à EELV [Valence et Montélimar vont à LFI, et Saint-Vallier à Pierre Jouvet (PS)]. Va pour les écolos par chez nous, qui parachutent Marie Pochon, une jeune lyonnaise de fort CV, de forte gniaque et volonté, bonne candidate de renouveau pour ces familles politiques. Mais qui se heurte, à Chabeuil en tous cas, aux réticences marquées de vieux LFIstes et à quelques écolos, historiques non moins que fossilisés (pignon sur rue tout de même), qui rechignent à faire campagne et font obstruction. Ça semble aller mieux en fin de campagne, mais ces opposants avaient lancé une pétition, qui avait recueilli près de 350 signatures ; on a vu mieux en matière de soutien.

Pour plaire à gauche et s’imposer auprès d’une frange insoumise publiquement réticente, pour faire taire les opposants internes EELV, Marie Pochon déclare ‘je veux être une députée de la lutte’ (DL du 17 mai). Et se déporte ainsi très à gauche. On verra si c’est trop, trop loin du centre gauche par exemple, où sont les réserves de voix à gauche à Chabeuil, où Mélenchon a été plus faible qu’au plan national. Tout de même, gros avantage de la candidates NUPES : un comité de soutien présidé par Marie-Pierre Monier (sénatrice PS, très implantée dans la Drôme, respectée et influente) qui devrait bétonner le vote de gauche, très sûrement dans le Sud. Dans le même genre, Marie Pochon fait affaire avec Christian Bussat, maire écolo de Dieulefit, qui est son suppléant. Et on rappelle que dans la troisième circonscription de la Drôme, Jean-Luc Mélenchon a fini devant à la dernière présidentielle. Sensiblement, avec 26,2 % des voix (et près de 40 % à Crest.) Ça va donc bien se passer dans le Sud et dans la vallée de la Drôme pour la NUPES.

Article assez complet du journal Le Monde, dans sa partie magazine du week-end, à propos de notre troisième circonscription. Ça fait la part belle à Marie Pochon, justement, et relève ses positions ‘prudentes’ en matière de nucléaire, sujet sensible quand on s’approche du Tricastin. La presse nationale s’est ainsi déplacée parce que la bataille de la NUPES est réputée ‘gagnable’ à gauche, et l’article en question insiste sur ce gagnable’.

Mais le match de Lavergne-Pochon ne sera pas arbitré par le seul Bérard. Il faudra compter également aussi avec Alain Maurice. L’ancien maire de Valence (ex-PS) s’est lancé très tôt, sans étiquette, avec une suppléante crestoise (Ayten Pehlivan, infirmière en EHPAD) qui travaille bien son terrain. Au début, ça semblait un peu ‘perché’ et marginal, à la lecture surtout du premier document distribué à Chabeuil : humanisto-médecine douce et a-politique comme il faut. Dans la case ‘orientation politique’, Alain Maurice cochait en effet : ‘naturellement humain’, voyez le genre : sympatoche, mais perché. Et puis Alain Maurice en est venu au dispositif politique qui accompagne sa démarche, surtout le RIC ‘Référendum d’Initiative Citoyenne’, doléance de la période Gilet jaune, en jachère depuis, mais très populaire dans la vallée de la Drôme, pour ces mêmes raisons de gilet-jaunisme prégnant. Avec par là-dessus une touche d’anti-vax qui va lui ramener du monde. En cas de victoire, Alain Maurice prévoit d’instaurer des ‘conseils de circonscription’, sortes d’Assemblées locales de représentants de la société civile, sorte d’instance citoyenne ouvertes. Un truc qui plaît beaucoup paraît-il dans des réunions publiques qui attirent du monde.

Si l’on ajoute sa notoriété (et une posture de ‘vieux sage’, qui ne cache tout de même pas les détails d’un CV, costaud, et très politique…) et son implication à Die…De tous ces candidats, Alain Maurice est a priori le seul qui peut faire venir à l’élection, par son décalage même, les abstentionnistes après quoi ils courent tous et toutes. La préfète de la Drôme, qui a bien compris la réalité de l’ancrage politique d’Alain Maurice, le classe ‘divers gauche’ ; c’est pas idiot, tant il est vrai qu’il va piquer des voix à Marie Pochon (sur sa droite) et à Célia de Lavergne (sur sa gauche), agglomérant le tout avec les abstentionistes qu’on vient de voir.

A Chabeuil et alentours, Alain Maurice reçoit le soutien, discret mais affirmé, de Lysiane Vidana, sensible surtout à l’aspect a-partisan du propos de l’ancien maire de Valence. C’est elle qui animerait le fameux ‘conseil de circonscription’, à Chabeuil et dans les villages alentours. Reste à savoir ce que deviendra ce projet politique en cas de défaite, et, s’il perdure malgré tout, la place qu’y prendra Lysiane Vidana.

Une fantaisie des communistes, malgré eux… Il y donc huit candidats dans la troisième circonscription de la Drôme. Dont la NUPES, qui rallie LFI, le PS, EELV, le PCF, et d’autres. Or la liste officielle publiée par la préfecture fait apparaître une candidate du PCF , Elise Blanchard. Comment est-ce possible ? Une dissidence ? Que non pas. Un embrouillamini indescriptible, plutôt. En gros : au titre de la négociation à gauche, le PCF s’est vu attribué une cinquantaine de circonscriptions, pas plus. Ce qui, pour de très complexes raisons d’ordre réglementaire, est insuffisant pour obtenir un temps de parole correct dans les média. Il a donc fallu motiver des candidatures fantômes, pour monter jusqu’à un cota de 75, qui ouvre à ce fameux temps de parole. ‘Fantôme’ parce qu’il n’y aura pas de bulletin Blanchard dans les bureaux de vote de la troisième, au dire du chef insoumis valentinois Jimmy Levacher. Il a laissé tomber ça sèchement sur les réseaux sociaux, sans autre forme d’explication. On verra bien s’il y a des affiches de cette candidate fantôme. Embrouille également au moment des décomptes dans la presse, puisque Le Monde, par exemple, classe cette candidate parmi les ‘dissidences PCF’. Les seuls à s’aventurer dans l’explication de détail, c’est le journal Le Cretois, qui a bien du mérite. Je vous reproduis ici l’article qui fait le point. Sacré pastis. Dans la Drôme, le PCF est en très piteux état. Ça ne va pas en s’arrangeant, comme on comprend.

Au total donc, huit candidats.e.s, plus petit nombre de la Drôme (en 2017 on en comptait 14 au premier tour), pour une campagne immobile, tactique au pire sens du terme. Très dommage parce que Bérard +Pochon+ de Lavergne +Maurice, ç’aurait pu faire un très riche débat sur des enjeux territoriaux très forts, qu’ils maîtrisent et à quoi ils ont travaillé : agriculture et alimentation, labels (tilleuls etc…), moyenne montagne, lavande, eau, loup etc…Oui, dommage.

Premier tour dimanche 5 juin. La campagne officielle a démarré cette semaine, mais, à Chabeuil, les affiches officielles n’ont été posées que très tardivement, ce dimanche, à de très rares exceptions près. Pétouille et désintérêt, là aussi.

Télex chabeuillois : –Journal municipal en ligne dès ce samedi, et dans les boîtes aux lettres dans la foulée. Plat, sans plus. La présentation du budget 2022 est ridiculement courte, sans les quelques détails qui permettraient de comprendre et sans les projets qui permettraient de le mettre en musique. Nota : la ligne budgétaire consacrée à la com’ passe de 5800 € (2021) à 16800 € (2022). Ça fait beaucoup, pour notre petit magazine (tiré à 3400 exemplaires), même pris dans le reste des quelques dépenses liées à cette ligne budgétaire…

-Au dernier conseil municipal, où a été voté le budget 2022 de la Commune, Thérèse Mérit, adjointe aux finances a souligné le maintien des budgets participatifs (qui sont dans sa délégation), dotés comme précédemment de 15 000 €. Elle expliquait de surcroît que les projets nés des échanges participatifs (population, élus, services) qui avaient été retenus en 2021, mais abandonnés dans les conditions municipales qu’on sait, seraient maintenus, complétés des projets survenus entre temps, suivant le même dispositif participatif. Mais Thérèse Mérit a été bien vite recadrée par Alban Pano lui-même, qui tenait à préciser que non, les projets 2021 ne seraient finalement pas retenus, et qu’on repartait de zéro, avec un nouveau règlement intérieur. Il expliquait ça à qui voulait l’entendre, avant même que la communication officielle sur le sujet soit plus précise : les projets 2021, qui avaient pourtant passé tout le processus de sélection participative (intervention des services, et évaluation par eux, débat devant le comité de sélection, mobilisation de groupes de travail citoyen), tout ça partait avec l’eau du bain. Deux problèmes soulevés ici : 1-pertinence de la parole de l’élue au Conseil Municipal. Et confiance dans la délibération qui s’en est suivie. Et 2-une démarche citoyenne contredite brutalement par un exécutif qui change les règles en cours de route. Non, contrairement à ce qui est dit dans le nouveau règlement intérieur, ce n’est pas ‘un dispositif approuvé le 14 avril 2022 par délibération du Conseil municipal’, la mobilisation des chabeuillois n’a pas attendu l’élection récente d’Alban Pano pour se faire jour sous cette forme, pour prendre corps, et les engagements citoyens, contractés de confiance par les chabeuillois, ne sauraient être soumis aux caprices d’un exécutif nouveau, qui débarque et qui méprise ainsi ce qui a été fait avant lui, par les chabeuillois, par les services de la Ville. Ce changement de pied, c’est le fait du prince, en parfaite contradiction avec la vocation même de ces budgets participatifs. A l’écoute, Alban Pano ? Ça n’en prend pas le chemin, sur un sujet où l’écoute, et le travail en commun sont pourtant centraux. Sans compter la confiance…On reviendra sur ce changement de pied : les budgets participatifs sont devenus des zakouskis budgétaires, un saupoudrage qui supplée au budget principal, un pourliche. La validation des projets se fera maintenant en comité très restreint, où la population n’a plus rien à dire. Un recul.

-Le prochain conseil municipal devrait se tenir dans la troisième semaine de juin. Ordre du jour : les commissions municipales et leur degré d’ouverture.

En marge de la journée du vélo organisée par l’association Vivre à Chabeuil (succès, bonne ambiance, pour une manifestation qui trouve sa place en ville), Alban Pano lance un ballon d’essai : la piste cyclable Chabeuil-Valence pourrait longer la route départementale D68, à double sens (Dauphiné Libéré du 2 juin). A suivre, évidemment.

-Extinction des lampadaires dès ce mois de juin, de 23h à 5h30, hors zone mairie, fusée et d’autres…Conséquence : remplacement annoncé (voir bulletin municipal) du parc de caméras de surveillance, mais sans approche budgétaire de ce côté-là.

-Chabeuil met donc en musique la ‘réserve citoyenne’, dispositif national très encadré, qu’Alban Pano et son conseiller délégué se proposent de décliner à Chabeuil. En jeu : les épisodes de crises graves, industrielle ou climatique, sécheresse, incendie, crue, etc…Du lourd, de la catastrophe où les réserves communales appuient les services concourant à la sécurité civile. Du très sérieux. Mais dans les premiers éléments fournis par la Commune pour lancer la démarche, on trouvait que cette réserve citoyenne pouvait venir en appui logistique dans les manifestations organisées par la Ville. Embardée (parce que s’en est une) répétée sur la Page FaceBook officielle de la maire, qui allait jusqu’à mentionner ‘ des événements festifs’. Illégal, rien moins. Cécile Trempil, élue d’opposition, passait alors le texte municipal au lance-flamme, rappelant les textes de loi, signalant notamment que la réserve citoyenne ne saurait se substituer à des services municipaux débordés. Faut pas confondre en effet apporter son aide quand une usine explose et couper de la pogne ou polir les bâtons de majorette en cas de besoin. Le rappel à l’ordre de Cécile Trempil, sur la page L’Écho citoyen sur le chemin des possibles où elle déroule d’ordinaire des fiches pratiques fastidieuses, était très sévère, et pour cette fois, utile. Un coup de règle sur les doigts qui a fait son effet, voilà maintenant la réserve citoyenne revenue à sa vraie vocation, avec une communication plus sérieuse, mettant finalement, et heureusement, de côté les festivités chabeuilloises de ladite réserve.

La ChroPol de Chabeuil revient dimanche prochain, avec les résultats du premier tour. Puis le dimanche d’après, avec ceux du deuxième tour, évidemment. Et puis, in fine, le 26 juin, on fera un bilan des premiers mois PANO à Chabeuil, les fameux 100 jours, ou un peu plus… On examinera les équilibres politiques nouveaux à Chabeuil : disparition du pertusisme en tant que tel (tête à queue politique d’Olivier Dragon, nouveau leader de cette l’opposition, qui vote le premier budget Pano ‘sans états d’âme’). Un budget culture en trompe l’oeil. Et retour sur le budget 22, un budget ‘prudent’, comme on dit dans l’opposition de gauche ? Ou plus sûrement, un budget impuissant, sans projet. Et surtout : un budget établi à partir d’un fort excédent laissé par Lysiane Vidana (bon gré mal gré), qui permet de boucler 22. Gros risques induits pour 23 et les années qui vont suivre.

claude meunier

Une campagne législative qui ne décolle pas. (Et quelques telex chabeuillois…)

Solide et patiente campagne chabeuilloise de Paul Bérard (LR), parti à la bataille il y a des mois, dûment investi par son parti, même s’il ne prend tout de même pas le risque d’afficher le logo LR sur ses documents (crash Pécresse oblige). Très présent sur le marché de Chabeuil, accompagné sans y manquer par Alban Pano qui lui présente les chabeuillois avec application et qui vient d’intégrer son comité de soutien. Termine son parcours de premier tour le mardi 7 juin (20h) au centre culturel de Chabeuil et le 9 juin (20h) à la salle Jean Giono de Montélier, terre de droite très sûre. Élu dans le Sud (Monségur-sur-Lauzon), il fait donc porter son effet final dans le nord de la circonscription. Il était présent au deuxième tour en 2017 contre Célia de Lavergne (39% à Chabeuil contre 61 % à la candidate LaREM). Mais son score au premier tour avait été assez faible : 18 %, soit 519 voix à Chabeuil.

La droite traditionnelle est inaudible dans cette campagne ; elle en est réduite à mettre en avant son implantation locale : un seul argument donc : la proximité. C’est bien sûr le slogan de Paul Bérard et toute la droite locale s’applique à montrer sa notoriété de terrain ; elle mouille la chemise, en témoigne la capture d’image ci-dessus, où l’on reconnaît, sur la place du marché de Chabeuil, outre Alban Pano et Nathalie Iliozer, conseillers départementaux, certains membres de l’opposition au même…Alban Pano au Conseil Municipal de Chabeuil, issu.e.s de la liste Pertusa. Sans conteste un joli coup politique du nouveau maire de Chabeuil, qui va bien sûr au delà de la photo présentée. On en reparle bientôt. Plein cadre donc : Daniel Pienne, au fond de l’image, et Béatrice Teissier (blouson zippé), ‘fixé.e.s ‘ dans une campagne politique où ils manifestent publiquement leur rapprochement avec le clan Pano. Lunettes noires et moustache, on a reconnu également Patrice Courthial, ventousé au pouvoir ou à tout ce qui brille. Dynamiteur il y a peu de la majorité municipale de Lysiane Vidana, il vient ainsi sans vergogne soutenir le nouveau maire de Chabeuil dans ses aventures politiques. Mais s’afficher avec Courthial, c’est la scoumoune assurée pour qui s’en mêle, et ça, Paul Bérard ne le sait peut-être pas…

On surveillera le score de Paul Bérard à Chabeuil, ne serait-ce que pour mesurer s’il y a un effet Pano en ville. En fin de campagne, ce dernier a mouillé son mandat de maire, abandonnant toute précaution, dans un texte très partisan distribué par boitage dans Chabeuil ces jours-ci. Une retape qui ne fait pas dans la dentelle : extraits : ‘nous avons besoin d’un élu de terrain qui connaît son territoire, qui saura défendre nos attentes et nos valeurs’. Nos valeurs ? Les valeurs des chabeuillois ? Oulahhh, monsieur le maire y va fort…Ça cogne sur le gouvernement au passage, avant de conclure avec une rudesse toute commerciale : ‘pour preuve de sa disponibilité, vous pouvez à tout moment le contacter au 06 03…’ Un tract, en somme…

Campagne de défausse des macronistes à Chabeuil, tout comme au plan national, y’a pas de raison. A Chabeuil comme ailleurs, le parti présidentiel laisse la campagne en suspens : il ne dit pas ce qu’il va faire, n’a pas du tout intérêt à annoncer le moindre programme. Soit au total un cynisme remarquable, ajouté à un immobilisme argumentaire tenace. A Chabeuil pareil. Programme de Célia de Lavergne, députée sortante : continuer. Et pour ce faire, être réélue, cette bonne blague, et s’appuyer sur les grandes lignes de son bilan, ne rien annoncer, si ce n’est le retour du même. Son document de campagne est à cet égard très faible, et de portée très vague. S’en suit un profil bas à Chabeuil, avec petite présence mardi dernier sur le marché, en marge d’une visite aux PME locales. Et réunion publique finale le jeudi 9 juin (centre culturel), sans plus. Tente un coup à gauche avec son suppléant, Philippe Cahn, syndicaliste CFDT, et bien implanté semble-t-il dans les Baronnies. Tout de même : les macronistes se font aboyer dessus plus souvent qu’à leur tour sur la place du marché (témoignages sur demande). Des grincements de colère qui vont sans doute trouver un exutoire dans les urnes chabeuilloises : on prend ainsi le pari que Célia de Lavergne ne retrouvera pas ses 1151 voix du premier tour de 2017.

Personne non plus côté Rassemblement National, rien, qui tchi, pas une affiche, pas un tract pas une réunion. Comme d’hab’, on va découvrir le visage enfariné des frontistes le soir du dépouillement, nouveaux noms nouveau visages venus ramasser leur 13 % (2017)…et puis ils vont repartir, jusqu’à la prochaine, où on va nous envoyer d’autres inconnus venus faire un petit tour électoral. Et en plus, sur la droite folklorique de cette extrême droite de passage, on annonce d’autres touristes, zémouristes ou souverainistes ‘patriotes’. C’est complet. En tous cas, puisqu’il faut 12,5 % des inscrits pour se maintenir au deuxième tour, on peut être tranquille, il n’y aura pas de triangulaire dans la troisième et le RN va être éliminé dès le premier tour, comme en 2017. De toute façon, Chabeuil n’est pas une terre frontiste (il n’y a que Parlanges qui se distingue, sur ce chapitre…)

On comprend que les deux premiers partis de tête en France, présents au 2nd tour de la présidentielle et qui devraient donc ‘faire’ la campagne, pour construire une Assemblée Nationale conforme à leur place dans le paysage politique national, on comprend qu’il encalminent au contraire l’élection, pour des raisons différentes, par stratégie, ou par incapacité. Résultat : une léthargie pesante, qui tue le débat politique et paralyse le débat.

La seule campagne qui fonctionne à l’échelon national, c’est celle de la NUPES (Nouvelle Union Populaire, Écologiste et Sociale, toute récente alliance de gauche autour des mélenchonistes). Aux termes des accords d’appareils nationaux, la troisième de la Drôme échoit à EELV [Valence et Montélimar vont à LFI, et Saint-Vallier à Pierre Jouvet (PS)]. Va pour les écolos par chez nous, qui parachutent Marie Pochon, une jeune lyonnaise de fort CV, de forte gniaque et volonté, bonne candidate de renouveau pour ces familles politiques. Mais qui se heurte, à Chabeuil en tous cas, aux réticences marquées de vieux LFIstes et à quelques écolos, historiques non moins que fossilisés (pignon sur rue tout de même), qui rechignent à faire campagne et font obstruction. Ça semble aller mieux en fin de campagne, mais ces opposants avaient lancé une pétition, qui avait recueilli près de 350 signatures ; on a vu mieux en matière de soutien.

Pour plaire à gauche et s’imposer auprès d’une frange insoumise publiquement réticente, pour faire taire les opposants internes EELV, Marie Pochon déclare ‘je veux être une députée de la lutte’ (DL du 17 mai). Et se déporte ainsi très à gauche. On verra si c’est trop, trop loin du centre gauche par exemple, où sont les réserves de voix à gauche à Chabeuil, où Mélenchon a été plus faible qu’au plan national. Tout de même, gros avantage de la candidates NUPES : un comité de soutien présidé par Marie-Pierre Monier (sénatrice PS, très implantée dans la Drôme, respectée et influente) qui devrait bétonner le vote de gauche, très sûrement dans le Sud. Dans le même genre, Marie Pochon fait affaire avec Christian Bussat, maire écolo de Dieulefit, qui est son suppléant. Et on rappelle que dans la troisième circonscription de la Drôme, Jean-Luc Mélenchon a fini devant à la dernière présidentielle. Sensiblement, avec 26,2 % des voix (et près de 40 % à Crest.) Ça va donc bien se passer dans le Sud et dans la vallée de la Drôme pour la NUPES.

Article assez complet du journal Le Monde, dans sa partie magazine du week-end, à propos de notre troisième circonscription. Ça fait la part belle à Marie Pochon, justement, et relève ses positions ‘prudentes’ en matière de nucléaire, sujet sensible quand on s’approche du Tricastin. La presse nationale s’est ainsi déplacée parce que la bataille de la NUPES est réputée ‘gagnable’ à gauche, et l’article en question insiste sur ce gagnable’.

Mais le match de Lavergne-Pochon ne sera pas arbitré par le seul Bérard. Il faudra compter également aussi avec Alain Maurice. L’ancien maire de Valence (ex-PS) s’est lancé très tôt, sans étiquette, avec une suppléante crestoise (Ayten Pehlivan, infirmière en EHPAD) qui travaille bien son terrain. Au début, ça semblait un peu ‘perché’ et marginal, à la lecture surtout du premier document distribué à Chabeuil : humanisto-médecine douce et a-politique comme il faut. Dans la case ‘orientation politique’, Alain Maurice cochait en effet : ‘naturellement humain’, voyez le genre : sympatoche, mais perché. Et puis Alain Maurice en est venu au dispositif politique qui accompagne sa démarche, surtout le RIC ‘Référendum d’Initiative Citoyenne’, doléance de la période Gilet jaune, en jachère depuis, mais très populaire dans la vallée de la Drôme, pour ces mêmes raisons de gilet-jaunisme prégnant. Avec par là-dessus une touche d’anti-vax qui va lui ramener du monde. En cas de victoire, Alain Maurice prévoit d’instaurer des ‘conseils de circonscription’, sortes d’Assemblées locales de représentants de la société civile, sorte d’instance citoyenne ouvertes. Un truc qui plaît beaucoup paraît-il dans des réunions publiques qui attirent du monde.

Si l’on ajoute sa notoriété (et une posture de ‘vieux sage’, qui ne cache tout de même pas les détails d’un CV, costaud, et très politique…) et une implication personnelle à Die (‘enfant du pays’, etc..) De tous ces candidats, Alain Maurice est a priori le seul qui peut faire venir à l’élection, par son décalage même, les abstentionnistes après quoi ils courent tous et toutes. La préfète de la Drôme, qui a bien compris la réalité de l’ancrage politique d’Alain Maurice, le classe ‘divers gauche’ ; c’est pas idiot, tant il est vrai qu’il va piquer des voix à Marie Pochon (sur sa droite) et à Célia de Lavergne (sur sa gauche), agglomérant le tout avec les abstentionistes qu’on vient de voir.

A Chabeuil et alentours, Alain Maurice reçoit le soutien, discret mais affirmé, de Lysiane Vidana, sensible surtout à l’aspect a-partisan du propos de l’ancien maire de Valence. C’est elle qui animerait le fameux ‘conseil de circonscription’, à Chabeuil et dans les villages alentours. Reste à savoir ce que deviendra ce projet politique en cas de défaite, et, s’il perdure malgré tout, la place qu’y prendra Lysiane Vidana.

Une fantaisie des communistes, malgré eux… Il y donc huit candidats dans la troisième circonscription de la Drôme. Dont la NUPES, qui rallie LFI, le PS, EELV, le PCF, et d’autres. Or la liste officielle publiée par la préfecture fait apparaître une candidate du PCF , Elise Blanchard. Comment est-ce possible ? Une dissidence ? Que non pas. Un embrouillamini indescriptible, plutôt. En gros : au titre de la négociation à gauche, le PCF s’est vu attribué une cinquantaine de circonscriptions, pas plus. Ce qui, pour de très complexes raisons d’ordre réglementaire, est insuffisant pour obtenir un temps de parole correct dans les média. Il a donc fallu motiver des candidatures fantômes, pour monter jusqu’à un cota de 75, qui ouvre à ce fameux temps de parole. ‘Fantôme’ parce qu’il n’y aura pas de bulletin Blanchard dans les bureaux de vote de la troisième, au dire du chef insoumis valentinois Jimmy Levacher. Il a laissé tomber ça sèchement sur les réseaux sociaux, sans autre forme d’explication. On verra bien s’il y a des affiches de cette candidate fantôme. Embrouille également au moment des décomptes dans la presse, puisque Le Monde, par exemple, classe cette candidate parmi les ‘dissidences PCF’. Les seuls à s’aventurer dans l’explication de détail, c’est le journal Le Cretois, qui a bien du mérite. Je vous reproduis ici l’article qui fait le point. Sacré pastis. Dans la Drôme, le PCF est en très piteux état. Ça ne va pas en s’arrangeant, comme on comprend.

Au total donc, huit candidats.e.s, plus petit nombre de la Drôme (en 2017 on en comptait 14 au premier tour), pour une campagne immobile, tactique au pire sens du terme. Très dommage parce que Bérard +Pochon+ de Lavergne +Maurice, ç’aurait pu faire un très riche débat sur des enjeux territoriaux très forts, qu’ils maîtrisent et à quoi ils ont travaillé : agriculture et alimentation, labels (tilleuls etc…), moyenne montagne, lavande, eau, loup etc…Oui, dommage.

Premier tour dimanche 5 juin. La campagne officielle a démarré cette semaine, mais, à Chabeuil, les affiches officielles n’ont été posées que très tardivement, ce dimanche, à de très rares exceptions près. Pétouille et désintérêt, là aussi.

Télex chabeuillois : –Journal municipal en ligne dès ce samedi, et dans les boîtes aux lettres dans la foulée. Plat, sans plus. La présentation du budget 2022 est ridiculement courte, sans les quelques détails qui permettraient de comprendre et sans les projets qui permettraient de le mettre en musique. Nota : la ligne budgétaire consacrée à la com’ passe de 5800 € (2021) à 16800 € (2022). Ça fait beaucoup, pour notre petit magazine (tiré à 3400 exemplaires), même pris dans le reste des quelques dépenses liées à cette ligne budgétaire…

-Au dernier conseil municipal, où a été voté le budget 2022 de la Commune, Thérèse Mérit, adjointe aux finances a souligné le maintien des budgets participatifs (qui sont dans sa délégation), dotés comme précédemment de 15 000 €. Elle expliquait de surcroît que les projets nés des échanges participatifs (population, élus, services) qui avaient été retenus en 2021, mais abandonnés dans les conditions municipales qu’on sait, seraient maintenus, complétés des projets survenus entre temps, suivant le même dispositif participatif. Mais Thérèse Mérit a été bien vite recadrée par Alban Pano lui-même, qui tenait à préciser que non, les projets 2021 ne seraient finalement pas retenus, et qu’on repartait de zéro, avec un nouveau règlement intérieur. Il expliquait ça à qui voulait l’entendre, avant même que la communication officielle sur le sujet soit plus précise : les projets 2021, qui avaient pourtant passé tout le processus de sélection participative (intervention des services, et évaluation par eux, débat devant le comité de sélection, mobilisation de groupes de travail citoyen), tout ça partait avec l’eau du bain. Deux problèmes soulevés ici : 1-pertinence de la parole de l’élue au Conseil Municipal. Et confiance dans la délibération qui s’en est suivie. Et 2-une démarche citoyenne contredite brutalement par un exécutif qui change les règles en cours de route. Non, contrairement à ce qui est dit dans le nouveau règlement intérieur, ce n’est pas ‘un dispositif approuvé le 14 avril 2022 par délibération du Conseil municipal’, la mobilisation des chabeuillois n’a pas attendu l’élection récente d’Alban Pano pour se faire jour sous cette forme, pour prendre corps, et les engagements citoyens, contractés de confiance par les chabeuillois, ne sauraient être soumis aux caprices d’un exécutif nouveau, qui débarque et qui méprise ainsi ce qui a été fait avant lui, par les chabeuillois, par les services de la Ville. Ce changement de pied, c’est le fait du prince, en parfaite contradiction avec la vocation même de ces budgets participatifs. A l’écoute, Alban Pano ? Ça n’en prend pas le chemin, sur un sujet où l’écoute, et le travail en commun sont pourtant centraux. Sans compter la confiance…On reviendra sur ce changement de pied : les budgets participatifs sont devenus des zakouskis budgétaires, un saupoudrage qui supplée au budget principal, un pourliche. La validation des projets se fera maintenant en comité très restreint, où la population n’a plus rien à dire. Un recul.

-Le prochain conseil municipal devrait se tenir dans la troisième semaine de juin. Ordre du jour : les commissions municipales et leur degré d’ouverture.

En marge de la journée du vélo organisée par l’association Vivre à Chabeuil (succès, bonne ambiance, pour une manifestation qui trouve sa place en ville), Alban Pano lance un ballon d’essai : la piste cyclable Chabeuil-Valence pourrait longer la route départementale D68, à double sens (Dauphiné Libéré du 2 juin). A suivre, évidemment.

-Extinction des lampadaires dès ce mois de juin, de 23h à 5h30, hors zone mairie, fusée et d’autres…Conséquence : remplacement annoncé (voir bulletin municipal) du parc de caméras de surveillance, mais sans approche budgétaire de ce côté-là.

-Chabeuil met donc en musique la ‘réserve citoyenne’, dispositif national très encadré, qu’Alban Pano et son conseiller délégué se proposent de décliner à Chabeuil. En jeu : les épisodes de crises graves, industrielle ou climatique, sécheresse, incendie, crue, etc…Du lourd, de la catastrophe où les réserves communales appuient les services concourant à la sécurité civile. Du très sérieux. Mais dans les premiers éléments fournis par la Commune pour lancer la démarche, on trouvait que cette réserve citoyenne pouvait venir en appui logistique dans les manifestations organisées par la Ville. Embardée (parce que s’en est une) répétée sur la Page FaceBook officielle de la maire, qui allait jusqu’à mentionner ‘ des événements festifs’. Illégal, rien moins. Cécile Trempil, élue d’opposition, passait alors le texte municipal au lance-flamme, rappelant les textes de loi, signalant notamment que la réserve citoyenne ne saurait se substituer à des services municipaux débordés. Faut pas confondre en effet apporter son aide quand une usine explose et couper de la pogne ou polir les bâtons de majorette en cas de besoin. Le rappel à l’ordre de Cécile Trempil, sur la page L’Écho citoyen sur le chemin des possibles où elle déroule d’ordinaire des fiches pratiques fastidieuses, était très sévère, et pour cette fois, utile. Un coup de règle sur les doigts qui a fait son effet, voilà maintenant la réserve citoyenne revenue à sa vraie vocation, avec une communication plus sérieuse, mettant finalement, et heureusement, de côté les festivités chabeuilloises de ladite réserve.

La ChroPol de Chabeuil revient dimanche prochain, avec les résultats du premier tour. Puis le dimanche d’après, avec ceux du deuxième tour, évidemment. Et puis, in fine, le 26 juin, on fera un bilan des premiers mois PANO à Chabeuil, les fameux 100 jours, ou un peu plus… On examinera les équilibres politiques nouveaux à Chabeuil : disparition du pertusisme en tant que tel (tête à queue politique d’Olivier Dragon, nouveau leader de cette l’opposition, qui vote le premier budget Pano ‘sans états d’âme’). Un budget culture en trompe l’oeil. Et retour sur le budget 22, un budget ‘prudent’, comme on dit dans l’opposition de gauche ? Ou plus sûrement, un budget impuissant, sans projet. Et surtout : un budget établi à partir d’un fort excédent laissé par Lysiane Vidana (bon gré mal gré), qui permet de boucler 22. Gros risques induits pour 23 et les années qui vont suivre.

Reprise de la ChroPol de Chabeuil pour quatre parutions dominicales…

La ChroPol de Chabeuil vous propose quatre nouvelles parutions, disponibles le dimanche en soirée et ce dès dimanche prochain, jusqu’à fin juin. Au programme :

-le 5 juin : brèves d’actualité chabeuilloises et écho de la campagne législative. Une adjointe aux finances déjugée/une ‘réserve citoyenne’ recadrée, etc…//Une campagne LR révélatrice/L’ennui d’une campagne LaRem qui déteint sur tout le reste/NUPES et ses chausse-trapes, etc…

-Le 12 juin : résultats du premiers tour, et premiers commentaires.

-Le 19 juin : deuxième tour, commentaires et conséquences pour les équilibres politiques chabeuillois. A propos, la Commune cherche encore du monde pour tenir les bureaux, appelez le ‘service élection’, sont très sympas…

-Le 26 juin, gros morceau : le printemps Pano, bilan et perspective des trois premiers mois du nouveau maire de Chabeuil : un budget d’esquive (détails) et un seul objectif clair : 2026/une opposition pertusiste qui prend prestement la tangente et qui vote le budget ‘sans état d’âme’.

Restez en ligne….

cm.

Second tour de la présidentielle à Chabeuil : R.A.S sur l’ensemble du front républicain…

A Chabeuil*, Emmanuel Macron devance nettement Marine Le Pen dans ce second tour de la présidentielle : 60,82 % contre 39,33%. Mais le rassemblement national gagne des voix par rapport à 2017, soit une amélioration de près de 250 voix. En voix toujours, le score de Macron est strictement le même qu’en 2017 : 2536 voix dans les deux cas. On ne saurait mieux montrer la constance chabeuilloise, puisqu’a contrario, le président sortant perd huit points à l’échelle nationale…

Participation (77,63 %) supérieure à la moyenne nationale (72%), supérieure également à la moyenne de la Drôme (74,73 %). Et dans les mêmes eaux que la participation de 2017 (78,9%).

Dans tous les bureaux les équilibres de 2017 sont maintenus, rien de changé, l’écart le plus faible est toujours à Parlanges, où le Rassemblement National réunit 307 voix (contre 368 à Macron). Dans tous les autres bureaux, le président de la République finit devant, avec une marge confortable surtout perceptible dans les bureaux 1, 2 et 6, au centre ville d’imprégnation centre/centre gauche). Indication : Jean Luc Mélenchon avait son meilleur score à Chabeuil au bureau 1, y devançant même Marine Le Pen. Dans ce bureau 1, le bon résultat de Macron traduit l’évidence d’un bon report des voix ‘insoumises’. Même topo bureaux 2 et 6.

Pas de bouleversement donc entre les deux tours. Seul fait notable : le très fort accroissement des bulletins blancs ou nuls (8,33 %), augmentation étale dans tous les bureaux, pour atteindre 379 blancs ou nuls en ce second tour (contre 99 au premier tour). Pas d’affolement interprétatif tout de même, puisqu’en 2017 ces mêmes bulletins totalisaient 12,2 %. Si on ajoute à ça un léger tassement de la participation entre les deux tours (perte de 2 %) on mesure, à Chabeuil comme ailleurs, que ces matches Macron/Le Pen ne passionnent pas les foules outre mesure.

Avance très confortable également à Malissard et Montélier pour Emmanuel Macron. Au total, pour le canton 2 Valence-Chabeuil : Macron (63,64%) devance Le Pen (36,36%)(source Dauphiné Libéré). A Valence, Nicolas Daragon publie pour sa part des ‘chiffres agrégés’, qui donnent Macron : 67,4% et Le Pen : 32,6%.

Bref, sous bénéfice d’un inventaire plus fouillé : à Chabeuil, ville dont le centrisme est éprouvé, ce qu’on appelle le Front Républicain a tenu, comme dans la plaine alentour.

*Merci encore au service ‘Élections’ de la Commune, pour sa prévenance et sa patience dans la fourniture de ce tableau ‘zan couleurs’, bureau par bureau.

Réunions publiques à Chabeuil :

– Alain Maurice, l’ancien maire de Valence, qui se présente ‘sans étiquette’ : Mardi 26 avril à 18 heures, au centre culturel. Pour mieux s’informer sur une candidature ‘humaniste et libre’, assez sympathiquement ‘barrée’...

-Paul Bérard, candidat LR dans la troisième circonscription de la Drôme (celle de Chabeuil) : lundi 2 mai, 12 h, centre culturel. Paul Bérard a reçu dès hier soir le soutien de Nicolas Daragon.

Premier tour de la présidentielle à Chabeuil : le même tiercé qu’ailleurs…

Une première à Chabeuil, qu’il convient de saluer : dès ce lundi matin, le site de la mairie publiait les résultats complets du premier tour de la présidentielle. Soit un petit topo récapitulatif, agrémenté du tableau reproduit ci-dessus, qui comptabilise les votes bureau par bureau. La (nouvelle) page FaceBook de Chabeuil se contente des résultats secs.

Personne pour l’annonce des résultats, salle des fêtes désertée ; peu de monde pour le dépouillement : ambiance tristoune à Chabeuil. Moment de solitude pour Alban Pano.

Même tiercé qu’au niveau national, les trois candidats du ‘vote utile’ écrasent le scrutin, classés dans le même ordre : 1er Macron (29,8 %, soit 1366 voix), 2e Le Pen ((22,5%, soit 1032 voix), 3e Mélenchon (19,21 %, soit 880 voix), résultats à peu près similaires à leurs scores nationaux. Nuance, Jadot (6,13 %, soit 281 voix) finit devant Pécresse (4,78 %, soit 219 voix) et talonne Zemmour, changeant ainsi un peu le classement national. Dans la Drôme, les écarts Macron-Le Pen sont plus faibles qu’à Chabeuil (seulement 1654 voix d’avance dans le département) : la macronie chabeuilloise tient donc mieux le choc. Tout de même : extrême droite à 32,4 % (soit 1485 voix : Le Pen+Zemmour +Dupont Aignan).

Une abstention légèrement inférieure au reste du département (participation 79,86 % contre 77,95 % dans la Drôme), pas de quoi sauter au plafond, ni blémir, d’ailleurs …

Rappel premier tour 2017 : Macron était déjà en tête (1110 voix), déjà devant Marine Le Pen (1035 voix). En 2022, la candidate RN maintient donc son score, sans plus, tandis que le président de la République progresse nettement à Chabeuil.

Mélenchon améliore son score de 2017, mais dans de faibles proportions. Et Lassalle progresse, si vous voulez le savoir, score doublé à 144 voix. LR s’effondre, passant de 912 voix pour Fillon à 219 pour Pécresse. Hidalgo (73 voix) réussissant (!) à diviser par 4 le score de Benoît Hamon (309 voix en 2017), déjà catastrophique. Mais pour mesurer la claque subie par les deux partis ‘de gouvernement’, il suffit de jeter un coup d’oeil sur les chiffres du deuxième tour de 2012, où Nicolas Sarkozy et François Hollande totalisaient à Chabeuil plus de 4000 voix. En 2022, LR+PS, c’est 292 voix, et pas de deuxième tour, bien sûr. Les temps changent, on n’a pas fini d’en parler, à Chabeuil comme ailleurs…

Bureau par bureau, rien à signaler, pas d’écart à la norme. Mais Parlanges se distingue, en mettant Le Pen devant (mais déjà aux régionales, Bardella, pour le RN, finissait nettement devant dans ce hameau), avec du stock sur sa droite. A signaler tout de même le bon score de Mélenchon aux bureaux 1 et 6 où il finit deuxième derrière Macron, variation notable par rapport au tiercé de base. Et comme ces bureaux (centre ville ‘cool’, pour le dire vite) sont les réservoirs ordinaires du centre gauche classique à Chabeuil (qu’il a donc spectaculairement siphonnés), les reports de voix (allez, je me risque…)y seront probablement favorables à Macron…Dans ces quartiers, les mélenchonistes ne sont pas des furieux. D’autant que Jadot fait là son meilleur score (et finissait même en tête au bureau 1 aux dernières régionales, devant Wauquiez). Si l’on observe les bureaux 3 et 4, où traditionnellement la droite chabeuilloise fait de bons score, on comprend que la chute de Pécresse profite surtout à Macron, qui marque ici une bonne avance, surtout bureau 4. La bonne tenue du vote Macron à Chabeuil c’est donc : les centristes (gauche et droite) du bureau 1, additionnés des ex-fillonistes des bureaux 3 et 4. On appelle ça ‘le bloc bourgeois’…

Deuxième tour le 24 avril. Rappel de 2017 : Macron 64,30%, Le Pen 35,7 %. Mais munis des chiffres ci-dessus, vous êtes bien assez grands pour faire vos projections, et calculer vos reports de voix…

cm

P.S : Conseil municipal demain mardi, 18 heures, hôtel de ville, salle du conseil. Ordre du jour : le budget.

Retour sur les résultats : un score sans appel en faveur d’Alban Pano. Pertusa dégagé. Le vote utile. Et un premier conseil vendredi…

Reprise de l’analyse des résultats de l’élection municipale de Chabeuil, avec, comme il est d’usage maintenant dans cette ChroPol, le tableau en couleur, bureau par bureau.

Participation en hausse (+4,57%) par rapport au premier tour, soit 210 électeurs de plus. C’est pas un raz-de-marée, loin des scores des scrutins de jadis, mais tout de même mieux qu’en 2020. Ce surcroît de mobilisation des électeurs a clairement profité à Alban Pano, qui devance Pascal Pertusa de 121 voix. Au premier tour, son avance n’était que de 25 voix : les reports lui sont donc très favorables. Pascal Pertusa ne maintient (légèrement) ses positions qu’à Parlanges (15 voix d’avance) et au centre ville (bureau 1 : 2 voix d’avance et bureau 4 : 7 voix d’avance).

La victoire d’Alban Pano est sans appel, et son score confortable lui assure 22 conseillers municipaux, contre six à Pascal Pertusa, et un seul à Cécile Trempil (12,67 %, soit 373 voix, contre 406 au premier tour). Les vingt neuf nouveaux conseillers municipaux sont convoqués le vendredi 18 février, à 18 h, à la mairie, pour élire le nouveau maire de Chabeuil.*

Bureau 1 [centre ancien. Ce bureau assure d’ordinaire le vote du centre gauche chabeuillois : c’est là que Lysiane Vidana avait nettement fait son succès en 2020, et où, la même année, Cultivons Chabeuil avait fait son meilleur score]. En 2022 au premier tour, la présence de deux listes rivales (Trempil+Dieval = 147 voix), avait asséché le vote pertusiste, qui n’avait réuni que 146 voix, contre 182 à Alban Pano. Au deuxième tour, les reports de voix ont été efficaces pour Pascal Pertusa, qui a comblé son retard, mais insuffisamment puisqu’il finit seulement deux voix devant Alban Pano. Fuite de voix de Trempil vers Pertusa, évidente. Mais surtout : report direct de Dieval sur le même Pertusa, sans passer par la case Trempil. Le bureau 1, c’est CHEZ Cultivons Chabeuil , dans sa zone d’influence : ses voix ont manqué au Chemin des possibles.

Très joli score de Pano dans ce bureau, même s’il ne finit pas en tête, qui permet de mesurer l’ampleur de sa victoire, puisqu’il sort vainqueur dans ces quartiers ‘de gauche’ (sans exagérer, tout de même). C’est sans doute ici qu’Alban Pano ‘bloque’ le mieux la remontée de Pascal Pertusa, assurant du même coup sa victoire.

Bureau 2. [Centre ville, plus popu que le bureau 1 + la campagne le long de la route de Combovin. Sorte de bureau test, équilibré]. Dès le dépouillement des premières centaines d’enveloppes, on sentait bien que c’était plié : Pano en tête, qui avait refait son retard d’une vingtaine de voix au premier tour, qui avait réussi à faire voter les abstentionnistes du premier tour. Trempil résiste mieux qu’ailleurs puisque qu’elle ne perd que 5 voix sur le premier tour. (Plus elle va s’éloigner du dievalisme actif, dans le centre ancien, plus elle va conserver de voix).

Bureau 3. [Lotissements anciens, pas loin du centre, population vieillissante, retraitée à tout le moins. La droite locale y est chez elle.] Vote Pano aux deux tours, franc et net, qui conserve son avance sur Pascal Pertusa, même si les deux grosses listes rivales ont mobilisé. Tôt dans la soirée de dimanche, les résultats du bureau 3 ont bien donné la tendance : Pano allait gagner.

Bureau 4. [Lotissements plus récents, rien de significatif d’ordinaire]. Pertusa finit devant d’une courte tête (7 voix), mais Pano a comblé l’écart du premier tour, mobilisant mieux ici encore. Trempil maintient son score, faible.

Bureau 5. [Parlanges et les hameaux de la plaine de Valence, qui constituent l’archipel chabeuillois, et son vote d’archipel : à droite toute aux élections nationales pour manifester son sentiment inquiet d’éloignement et vote Pertusa aux municipales, par gratitude clientéliste (la Commune investit à Parlanges et sert bien les groupes locaux d’influence]. Et pour toutes les raisons qu’on vient de voir, Pascal Pertusa finit en tête aux deux tours, sans surprise, conservant l’avance acquise au premier tour. Mais accroissement sensible des votes Pano entre les deux tours. A noter : Le Chemin des possibles conserve ici ses voix du premier tour. Fruit de son implantation aux Bérards et de son travail militant autour de l’aéroport. Mais 62 voix, ce n’est pas l’émeute, non plus…

Bureau 6 [Centre ville, lotissements Véore etc…] Nettement en tête au premier tour, Alban Pano accroit encore son avance au deuxième. Sans commentaire. Cécile Trempil bloque ici ses voix, se préservant d’une fuite vers Pascal Pertusa.

Au total, pour Alban Pano et son camp, la mobilisation a donc payé ; elle a été effective toute la semaine : appels, exploration des listes d’émargements, visites, etc… par un travail militant efficace. Et effort de conviction vers l’électorat de droite classique, propre et sage qui avait rechigné à voter Pano au premier tour : trop léger, notoirement inconsistant et…putschiste puisqu’il avait participé au premier chef à la conjuration de la Toussaint, qui avait abouti à l’effondrement du précédent Conseil municipal. Mais ces réticences manifestes dans son propre camp ont été balayées, et avec le succès qu’on vient de voir, quand il s’est agi de bouter définitivement Pascal Pertusa hors de Chabeuil. Et succès de proximité indéniable du côté de la jeunesse chabeuilloise pour qui, sans caricaturer trop, la gauche c’est la loose quand Alban Pano, leur Alban, leur pote, c’est un winner. L’autre soir à l’annonce des résultats, ces jeunes gens venus très nombreux étaient visiblement fiers de leur copain, par qui ils apprécient d’être maintenant représentés.

Le vote Pano est ainsi fait : droite réconciliée + dégagisme anti-Pertusa + vote jeune. Ces trois caractéristiques, observées dès le premier tour, ont été prolongées au deuxième. Bien joué aussi, la clarification politique qui a accompagné cette campagne. Alban Pano en ressort avec une affiliation LR en bonne et due forme. Claire. Puisque Nicolas Daragon transforme en or politique tout ce qu’il touche, Alban Pano a très volontiers fait allégeance, adhérent au même parti que son parrain politique. Cette clarification accompagne le très efficace slogan des campagnes de la droite daragonnienne dans le coin : Wauquiez (LR)>Daragon (LR)> Pano (LR) = pipe line de subventions qui ne vont pas manquer d’irriguer les communes qui s’alignent. Simple (et simplet) schéma qui permet d’aligner en campagne les projets coûteux, sans trop s’embarrasser de faisabilité budgétaire.

Le dégagisme. La construction de la liste Pertusa autour du seul thème de l’expérience avait un corolaire, en forme de gros inconvénient : l’expérience renvoie et prend appui sur le passé, nécessairement, sur son passé à lui, Pascal Pertusa et sur le passé de ses colistiers. Leurs passé de battu.e.s. Ce n’était plus possible, il ne l’a pas compris, que c’était perdu d’avance… Ce n’était pas possible, cette stratégie du retour des mêmes, expérimentés certes, mais, par définition, porteurs de la même expérience, des mêmes dossiers, des mêmes projets. Fatigués. C’était sensible dans les meetings où est nettement apparue cette léthargie du ressassement, cette fatigue liée au recours au clientélisme associatif, toujours la même recette articulée autour des mêmes projets sportifs lancés naguère par Carole Antheneus, projet de salle des anciens soutenu maintenant par Christian Peyrard, projets culturels qui motivaient le retour de Pierre Monteillet, qui n’en avait plus envie, et qui l’avait mainte fois avoué.

Les chabeuillois avaient renvoyé Pascal Pertusa chez lui en 2020 ; il fallait qu’il y reste, chez lui (où que ce soit) qu’il respecte le sens de ce scrutin, et pas qu’il revienne par la fenêtre, dans une posture surjouée de sauveur de la commune. Sauver la Commune ? Et de quel péril exactement, s’il vous plaît ? Sauver la Commune, ça n’a pas convaincu, ça n’a amené que 51 % des inscrits aux urnes, pas une déferlante apeurée. Les chabeuillois voulaient une promesse d’avenir, pas un ressassement du passé. Pour formuler cette promesse, ils ont fait plutôt confiance, à tort ou à raison, à Alban Pano.

PertusOUT un jour, PertuXIT toujours, c’était inévitable.

L’histoire locale dira sûrement un jour pourquoi et comment Pascal Pertusa a refusé les offres d’alliance, de tous ordres et exprimées de multiples manières et à divers moments, qui ont émané du Chemin des Possibles. Entre les deux tours, il avait affirmé dans la presse, à propos d’une possible fusion des deux listes : ‘le compromis oui, mais pas la compromission’. Compromission ? De qui, de quoi ? En attendant de plus amples explications, le propos de Pascal Pertusa est bien sûr excessif, qui caractérise un refus d’alliance, qui a favorisé une dispersion néfaste des voix disons…progressistes, tandis que la droite s’avançait unie, elle.

Vae victis : depuis combien de temps Pascal Pertusa n’a-t-il pas gagné une élection, remporté l’agrément de ses électeurs ? Trop longtemps.** Il n’a pas su comptabiliser ses défaites, ni tenir compte de ces rejets répétés, s’engageant dans une stratégie du retour, du recours, qui l’a conduit à ce nouvel échec, cruel pour lui et son équipe.

Le vote utile a écrasé la petite liste, très sûrement. D’où les regrets de Cécile Trempil, dans son blog personnel : ‘Comme vous le savez, j’ai été élue au conseil municipal de Chabeuil pour le « Chemin des Possibles ». Je suis la seule élue de la liste, nous aurions souhaité bien sûr une représentation plus robuste. Il s’en est fallu de 12 petites voix pour qu’on obtienne un deuxième siège. Nous sommes les victimes collatérales d’un « vote utile », relativement classique au 2ème tour.’ Entre les deux tours, Cécile Trempil n’a pas su appeler assez fermement ses électeurs à rester auprès d’elle, préférant afficher (et répéter) une connivence politique de projet avec la liste Pertusa. Il n’en fallait pas plus pour que les électeurs du Chemin des possibles suivent cette pente, et votent utile, Pertusa.

Le (petit) remplacement de Cultivons Chabeuil par Le Chemin des possibles s’est logiquement joué bureau 1, 2 et 6 où une sociologie proche des deux électorats avait assuré là les meilleurs scores des deux petites listes, ce qui a permis le siphonnage très efficace par la liste de Cécile Trempil des votants de Dieval, qui n’avait pu se maintenir.

Le vote utile se mesure également à la nette diminution du nombre des bulletins nuls ou blancs entre les deux tours, quasiment divisés de moitié. Plus de blagues ni de chichi, on tranche, les anti Pano votent Pertusa, tandis que les anti Pertusa choisissent Pano.

Article panégyrique de Thibaut Carage dans le Dauphiné du mardi 15 février, qui se lance sans retenue dans le récit de ‘la fulgurante ascension d’Alban Pano’, dont il fait le titre de son papier. Mais cette fulguration aveugle notre reporter politique, qui perd ici sa mesure habituelle tant il fait mine d’oublier ce qui saute aux oreilles quand on écoute Alban Pano plus d’un quart d’heure : le vide, le manque de fond, la désolante inculture. Défauts que tout Chabeuil connaît bien, évidents encore dans cette dernière campagne. L’exagération de l’article de Thibaut Carage ne permet pas de mesurer la difficulté qui attend Alban Pano : sa bonne volonté d’enfant du pays ne va pas suffire seule : il lui faudra bosser beaucoup pour acquérir un peu d’épaisseur. A moins que de zélés supplétifs, valentinois pourquoi pas, ne viennent lui porter secours. Cette dernière hypothèse est valable, au moment où le poste de Directeur Général des Services vient d’être ‘ouvert’ au recrutement.

Deuxième point aveugle de l’article : le rappel nécessaire non moins qu’historique qu’Alban Pano, il y a moins de trois ans, surnageait difficilement dans les ateliers fondateurs de Chabeuil et Vous, qui allaient donner naissance à la liste de Lysiane Vidana. Avant que la même Lysiane Vidana n’invente le jeune Alban, en faisant son adjoint au sport, puis en le lançant sans tarder dans la course aux départementales. La fulgurante ascension ne s’est pas faite toute seule, par le seul miracle du seul talent d’Alban Pano…

En revanche très beau boulot de reporter photographe de Thibaut Carage, qui capte très bien une scène très intéressante (la photo a nourri les commentaires de Chabeuil le jour de la parution) : Patrice Courthial qui, dans un geste de paternalisme auto-satisfait, félicite le futur maire de Chabeuil. Sur cette image, l’oeil noir de Pano reste à interpréter. En tous cas, bonne photo, à archiver, qui amène à s’interroger : cette jeunesse chabeuilloise qui a fait l’élection, a-t-elle voulu le retour sur le devant de la scène de personnages comme Patrice Courthial, ce spécialiste reconnu du bousillage*** politique ? Alban Pano devra en effet ‘servir’ ses électeurs, et tenir sa promesse d’une Nouvelle Énergie, qui ne peut de toute évidence, pas prendre la forme du come-back d’un Patrice Courthial (pas candidat, pas élu) qui a tant nui à la Commune.

claude meunier

*Ordre du jour : Élection du maire. Détermination du nombre des adjoints. Élection des adjoints. . Attention : ce premier conseil de l’ère Pano a lieu dans la salle du Conseil, en présence de 15 personnes maximum (Gestes barrières, et port du masque obligatoire).

**2015, aux départementales.

***bousillage, voir la définition ci-contre, tirée de mon vieux Littré, qui colle assez bien au bilan de l’ancien adjoint à l’urbanisme :

Alban Pano (LR), maire de Chabeuil. Score sans appel. Pascal Pertusa sorti pour la deuxième fois…

Alban Pano (45,72%) devance Pascal Pertusa (41,61%) de 121 voix dans ce deuxième tour de l’élection municipale partielle intégrale de Chabeuil. Il prend donc la mairie de Chabeuil à l’ancien maire, qui se représentait après l’effondrement du précédent conseil municipal de Lysiane Vidana.

La participation est en hausse assez sensible (+4,6 %). Alban Pano gagne près de 300 voix, pour seulement 201 voix pour Pascal Pertusa. Le succès d’Alban Pano est donc celui de la mobilisation de ses électeurs entre les deux tours. Et c’est quasi dans tous les bureaux de vote pareil, sauf à Parlanges où l’ancien maire de Chabeuil finit devant. L’avance d’Alban Pano est très notable au centre ville (surtout bureau 6 (mairie)) où Pascal Pertusa faisait traditionnellement ses meilleurs résultats. Le résultat est donc sans appel, dans tous les secteurs de la ville.

La troisième liste, Le Chemin des possibles n’a pas pu résister au double appel du ‘vote utile’ que ce soit pour Pano ou pour Pertusa. Son score fond de 33 voix. Mais surtout, Cécile Trempil ne bénéficie pas des reports de la liste Cultivons Chabeuil, éliminée au premier tour, dont les électorats sont pourtant proches. Elle perd en effet des voix dans les trois bureaux du centre ville, là où les reports en question auraient pu jouer.

Répartition des sièges, pour les 29 conseillers de Chabeuil : Pano : 22 sièges ; Pertusa : 6 ; Trempil : 1.

On notait ce soir la présence de Nicolas Daragon, maire de Valence, venu très vite féliciter son poulain. Chabeuil passe à droite, et s’ancre chez Les Républicains, ça méritait bien un coup de chapeau. Alban Pano est donc maintenant maire de Chabeuil, conseiller départemental et très probable vice-président de l’agglo de Nicolas Daragon. Spectaculaire grand chelem pour une si jeune carrière politique. Pascal Pertusa a pris le risque, comme il disait, de repartir (seul) à l’élection : le dégagisme l’atteint une nouvelle fois.

cm